Une récente étude, menée par CREATE Research en collaboration avec DWS, met en évidence l'appétit grandissant des fonds de pension internationaux pour les ETF indiciels. Même en dépit de l'année turbulente qu'a été 2022, marquée par un marché baissier, l'investissement passif continue d'exercer une attraction indéniable sur les investisseurs institutionnels à long terme, tels que les fonds de pension.
Les données issues de l'enquête, réalisée auprès de 148 fonds de pension mondiaux, révèlent des faits saisissants. Ces institutions gèrent un total colossal de 1 700 milliards d'euros d'actifs sous gestion. De manière surprenante, 60% d'entre elles déclarent que la part passive de leur portefeuille a surpassé la part active en termes de performances au cours de l'année précédente.
Mais ce n'est pas tout. La gestion passive prend de l'ampleur, avec 61% des répondants investissant déjà plus de 20% de leurs actifs de retraite de cette manière, ce qui représente en moyenne près de 40% de leurs portefeuilles. Plus impressionnant encore, 39% anticipent une augmentation de cette proportion au cours des trois prochaines années, tandis que seulement 20% envisagent une réduction. Selon les estimations de l'étude, la gestion passive pourrait potentiellement gérer jusqu'à la moitié des actifs de retraite d'ici 2027.
Les raisons de cette préférence pour la gestion passive sont claires : huit fonds de pension sur dix mettent en avant les avantages des coûts réduits associés à ces stratégies, susceptibles d'améliorer les performances. Cependant, d'autres arguments sont également appuyés par les chiffres, tels que la liquidité et la prévisibilité accrue des performances par rapport aux fonds actifs. Dans cette transformation du paysage financier, les ETF se démarquent comme l'instrument de prédilection pour la mise en œuvre de stratégies passives, devançant les fonds indiciels dédiés ou les approches smart beta.
Malgré ces succès indéniables, l'étude ne passe pas sous silence les défis auxquels est confrontée la gestion passive. Certains fonds de pension s'inquiètent notamment de la possibilité que la gestion indicielle ne prenne un poids excessif sur les marchés financiers, perturbant ainsi le processus de fixation des prix des actifs sous-jacents. Les indices pondérés par la capitalisation suscitent des interrogations, et les investisseurs institutionnels se tournent de plus en plus vers des véhicules moins liés à l'indice de référence et davantage axés sur les enjeux de durabilité. Les chiffres le confirment : 73% des répondants souhaitent que leurs gestionnaires passifs améliorent leur politique d'engagement actionnarial, tandis que 62% appellent à une meilleure intégration des concepts de double matérialité en matière d'ESG.