L'analyse de Deloitte Private et d'ArtTactic révèle que la valeur des œuvres d'art et des objets de collection détenus par les plus riches atteint près de 2,2 billions de dollars US actuellement, avec des prévisions indiquant une possible augmentation à près de 2,9 billions de dollars US d'ici 2026.
Une concentration notable aux origines d’une croissance faible en volume
Malgré cette valeur considérable, le marché de l'art n'a progressé que de 0,6 % annuellement depuis 2008, largement en deçà de l'inflation et de la croissance globale de la richesse mondiale, en raison d'une concentration significative autour d'à peine 1 % des artistes.
Un placement davantage prisé des family offices que des banques privées
Les œuvres d'art et les objets de collection représentent 13,4 % des actifs des clients des family offices (5% de plus que pour les banques privées), offrant une diversification de portefeuille et une possible appréciation de la valeur malgré une croissance limitée ces dernières années. Deloitte private analyse cette différence par le côté émotionnel liés aux investissements familiaux sélectionnés par les family offices.
L’attrait de performances décorrélées des marchés financiers
Sur le plan financier, l'art est présenté comme un investissement alternatif, mais sur les cinq dernières années, le taux de croissance annuel composé pour l'art était de -0,4 %, tandis que le S&P 500 enregistrait un gain de 10,4 %, soulignant une sous-performance relative de l'art par rapport aux actions américaines. Les analystes d'Artnet considèrent néanmoins l'art, en tant qu'actif physique, constitue une meilleure protection contre l'inflation que les actions, dont la valeur est basée sur les flux de trésorerie attendus des entreprises sous-jacentes. Les rendements de l'art ont ainsi augmenté de 4,2 % entre janvier 2022 et juillet 2023, alors que le S&P 500 a enregistré un recul de 6,6 % sur la même période.
D’un placements plaisir à un placement spéculatif
Une transformation notable dans les motivations des collectionneurs : 41 % affirment désormais que leur motivation principale pour acheter de l'art est financière, surpassant ainsi la "valeur sociale" qui était auparavant la seconde motivation. Parmi les jeunes collectionneurs, 83 % citent les rendements potentiels comme une raison clé d'investir dans l'art.
Vers de nouveaux véhicules d'investissement ?
L'émergence de nouveaux véhicules d'investissement, notamment les plateformes de titrisation, suscite un intérêt croissant parmi les jeunes investisseurs, offrant ainsi la possibilité d'intégrer plus facilement les actifs artistiques dans les stratégies de gestion de patrimoine à l’avenir. La moitié d’entre eux l’envisageraient désormais, un chiffre en hausse de 43% depuis 2021.
Image : Declan Sun via Unsplash