Avec un focus renforcé sur les acquisitions directes, les family offices redéfinissent leur rôle dans le paysage des investissements privés.
2024 s'annonce comme une année pivot pour les family offices, ces structures dédiées à la gestion du patrimoine et des investissements des familles fortunées. Selon une récente enquête de Bastiat Partners et Kharis Capital, ces entités sont en train de gagner en assurance et en indépendance sur le marché du private equity, manifestant une volonté accrue de négocier directement leurs propres accords sans l'intermédiaire de fonds d'investissement privés.
La moitié des family offices interrogés prévoit d'investir directement dans des entreprises privées au cours des deux prochaines années, évitant les fonds de private equity traditionnels. Cette tendance est particulièrement portée par l'expertise entrepreneuriale des fondateurs de ces structures, qui préfèrent investir dans des sociétés privées où ils peuvent apporter leur savoir-faire.
Cependant, la moitié d’entre eux (52%) préfèrent désormais réaliser ces transactions directes à travers des consortiums, où d'autres investisseurs prennent le leadership. Cette méthode reflète une approche prudente, s'appuyant sur l'expertise de sponsors établis pour minimiser les risques. Leur principal défi demeure le flux d'opérations, avec un rapport qui indique qu'ils peuvent examiner plus de dix propositions pour trouver une seule opportunité viable. La qualité du flux de transactions est une préoccupation majeure, 20 % des sondés identifiant ce facteur comme un obstacle clé.
Pour attirer de meilleures opportunités, ces family offices sont désormais appelés à opter pour un profil davantage public et à renforcer leur réseau avec d'autres offices, une stratégie considérée comme importante par 60% des répondants et pour laquelle 74% sont désireux d'avoir plus d’introductions. Les FO sont également confrontés à des défis de due diligence, souvent sans les ressources internes nécessaires pour analyser en profondeur les finances et les perspectives des entreprises cibles.
Pour pallier ce manque, 54% des family offices nord-américains ont mis en place ou densifié leurs comités d'investissement pour mieux évaluer les investissements. Concernant leur préférences d'investissement, les family offices cherchent de plus en plus à explorer des classes d'actifs émergentes ou de niche, comme les créances fiscales immobilières, les cliniques de fertilité, les financements de litiges, etc., attirés par les retours attractifs et la faible corrélation avec les marchés traditionnels.
Ce mouvement vers des investissements directs reflète un changement stratégique significatif et montre que les family offices ne sont plus simplement des participants passifs dans le monde de l'investissement privé. Ils sont en train de se transformer en acteurs clés, animés par une dynamique de croissance et une volonté d'innover dans leurs stratégies d’investissement. Un changement de paradigme dont les implications sont nombreuses en terme d’ouverture, de talents, mais aussi de digitalisation.
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