L'étude réalisée par Ocorian révèle que 80 % des family offices ont étendu leurs opérations à l'international ces cinq dernières années. Ce phénomène reflète des tendances marquées par la diversification géographique et l'adaptation à des portefeuilles d'actifs toujours plus complexes.
En plus de ces motivations économiques, les raisons liées à la mobilité des familles et à la gestion des risques géopolitiques ont été fréquemment évoquées par les répondants, 41 % d'entre eux mettant en avant les tensions internationales. L'ouverture vers de nouveaux marchés, comme l'Asie, notamment Hong Kong et Singapour, est également significative. Ces deux centres financiers attirent de plus en plus d'acteurs grâce à leurs environnements réglementaires attractifs et à leurs infrastructures dédiées aux family offices, qui facilitent les investissements transfrontaliers.
Bien que l'Europe et les États-Unis restent des places fortes, l'Asie semble devenir incontournable pour ceux qui cherchent à diversifier et protéger les actifs familiaux à long terme. Une des raisons principales évoquées pour cette internationalisation est la nécessité d'offrir aux familles une meilleure protection contre les incertitudes politiques, fiscales et économiques.
Le rapport d'Ocorian met en avant l'importance croissante pour ces structures de se prémunir contre des crises localisées et de s'adapter à un monde de plus en plus fragmenté, tant sur le plan économique que réglementaire.
Évolution des attentes et défis des family offices
L’étude d'Ocorian, relayée par Spears, souligne aussi l’évolution des attentes des familles fortunées en matière de services, notamment la gestion de portefeuilles globalisés. Ces portefeuilles intègrent désormais des investissements non traditionnels, tels que des actifs alternatifs, des projets d'impact ou des investissements dans les technologies vertes, qui nécessitent une expertise plus spécialisée. Cette évolution pousse les family offices à recruter des experts à travers le monde, afin de mieux appréhender ces nouvelles classes d’actifs et les opportunités qui en découlent. Cependant, les défis ne sont pas absents.
En se mondialisant, les family offices doivent également faire face à une réglementation plus stricte et souvent disparate selon les juridictions. La conformité fiscale devient ainsi un sujet central, tout comme la gestion de la confidentialité et de la sécurité des données, notamment pour les familles ultra-riches. L’étude pointe un besoin croissant de personnalisation des services, car chaque famille possède ses propres priorités, qu'il s'agisse de philanthropie, de transmission patrimoniale ou d'investissements privés. De plus, l'accès à des services bancaires internationaux est devenu un facteur clé pour les family offices qui cherchent à optimiser la gestion de leurs avoirs et à minimiser les risques. Les banques privées et les gestionnaires de patrimoine, conscients de ces besoins, se positionnent en partenaires stratégiques, offrant des solutions sur mesure adaptées aux exigences de chaque famille.
L'étude d'Ocorian suggère que cette internationalisation continuera à s'intensifier, notamment à travers le développement de nouveaux produits financiers et de stratégies d'investissement de plus en plus sophistiquées. Un autre point clé soulevé est la nécessité pour les family offices d'évaluer régulièrement leurs structures afin de rester compétitifs et d'adapter leurs services à l'évolution rapide des marchés mondiaux. En effet, la mondialisation a entraîné une augmentation des fusions et acquisitions, ainsi que des partenariats stratégiques entre family offices, qui visent à partager des ressources ou à maximiser les synergies sur des marchés étrangers.
Dans ce contexte, les gestionnaires de patrimoine et les conseillers en stratégie jouent un rôle primordial pour aider ces family offices à naviguer dans un environnement international de plus en plus complexe. Le besoin de conseils experts en matière fiscale, réglementaire et d'investissement est d'autant plus crucial que les différences entre les juridictions peuvent avoir des répercussions importantes sur la rentabilité des investissements. Enfin, le rapport met en lumière une évolution des mentalités : de plus en plus de family offices adoptent une approche proactive en matière de durabilité et d'impact social. En investissant dans des initiatives respectueuses de l’environnement et en soutenant des projets à fort impact, ces structures visent à non seulement préserver leur patrimoine, mais aussi à jouer un rôle actif dans la résolution des défis globaux.
L'avenir des family offices semble donc marqué par une diversification géographique, une complexité accrue des portefeuilles d'actifs, et une évolution vers des services plus personnalisés, le tout dans un cadre international où la conformité réglementaire et fiscale devient centrale. Leur succès dépendra en grande partie de leur capacité à s'adapter à ces nouveaux paradigmes tout en maintenant la confiance de leurs clients.
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