Les SMID caps ont sous-performé les large caps depuis 2018, conséquence du « de-rating » de la classe d’actifs lié à la forte décollecte des fonds SMID. Les co-gérants, Romain Burnand et Raphael Lucet, nous donnent leur point de vue sur ce segment de la côte au travers d’une innovation de la maison Moneta AM : les fonds fermés.
Spécialiste du stock-picking, Moneta AM a créé une série de 3 fonds millésimés depuis 2021 sur les SMID caps européens avec un lock-up de 5 ans pour chacun d’entre eux. La société de gestion indépendante, pionnière sur le marché français, est la première à créer les fonds fermés dédiés aux valeurs cotées SMID caps. Ces millésimes ont été lancés suite au succès du fonds flagship, Moneta Micro Entreprises (MME), et à la forte demande des investisseurs fidèles. Lancé en 2003, le fonds a ensuite "hard-closed" aux investisseurs en 2009 pour des raisons de capacité. Sa performance annualisée est de +15% depuis son lancement (net des frais), soit 17 fois sa mise initiale pour les investisseurs "day-one ". Les levées des 3 fonds millésimés, MME2026, MME2027 et MME2028, cumulent près de 500 millions d’euros d’AUM, comprenant environ 50 millions de "seed money " provenant de Moneta AM et des collaborateurs de la société de gestion. Cette démarche souligne l’alignement d’intérêt avec les investisseurs.
Le fondateur et le CIO de Moneta AM, Romain Burnand, explique que les petites et moyennes valeurs permettent d’exploiter les inefficiences du marché et de déceler de nouvelles tendances. Ainsi, il y a presque 20 ans, Moneta a pris des positions dans des sociétés de secteur de niche au moment de leur IPO. Cette démarche a permis d’anticiper et d’explorer les valeurs méconnues, se traduisant par des gains au fil des années. A titre d’exemple, Alten, une multinationale française d’ingénierie et conseil en technologies et une entreprise d’ESN (services numériques), a actuellement une capitalisation boursière dépassant les €4 milliards. Beaucoup moins connue sur le marché à ses débuts, l’équipe de gestion de Moneta l’a analysée et l’a intégrée à son portefeuille il y a 15 ans, lorsqu’elle était 10 fois plus petite.
Depuis 5 ans, le cours des petites valeurs françaises est très en deçà des grandes valeurs. Pendant que le CAC 40 NR augmentait de 40%, le CAC Small NR était en légère baisse. Selon Raphael Lucet, co-gérant des fonds millésimés de Moneta AM, cette sous-performance des petites valeurs est expliquée par la baisse des multiples appliqués aux bénéfices de ces dernières. Ce constat découle d’un désintérêt pour cette classe d’actif résultant de différentes craintes : une importante exposition européenne des petites valeurs dont la zone géographique n’est plus aussi dynamique qu’avant ; une plus forte sensibilité à la hausse des taux ou encore un mix d’activités plus cyclique.
Alors qu’historiquement les petites valeurs valaient plus chères que les grandes (écart de PER d’environ 4 points), on est désormais dans la situation inverse avec des petites valeurs qui affichent une légère décote.
Par ailleurs, les multiples de valorisation sont fortement influencés par les flux. Suite à une période de forte collecte entre 2013 et 2017, après la crise de la zone Euro, on assiste au phénomène inverse avec une décollecte quasi continue depuis 2018 des fonds SMID caps. Cette longue période devrait s’inverser lorsque l’appétit pour le risque reviendra et la décote actuelle devrait offrir un bon point d’entrée sur les petites et moyennes valeurs.
Il existe des bonnes raisons d’espérer que les SMID caps européens pourraient avoir un "re-rating" en 2024, selon Raphael Lucet. Il explique que cette année marquerait l’arrêt de la hausse des taux ce qui réduirait l’aversion au risque des investisseurs et donc favoriserait en relatif les petites valeurs. De plus, les rachats d’entreprises cotées (les OPAs), souvent associés aux petites et moyennes valeurs, pourraient repartir au vu de la faible activité sur l’année 2023, similaire à celle que l’on avait connu après la grande crise financière de 2008/2009 alors que la situation économique actuelle n’est pas aussi dégradée.
Partageant l’optimisme sur les SMID caps côtés, le CIO et fondateur de Moneta AM, Romain Burnand, pense que l’année 2024 pourrait être un bon point d’entrée sur les SMID caps cotées. Un des moteurs clés de création de valeur chez Moneta AM sont les OPA. L’investissement sur des petites capitalisations boursières se fait actuellement à des prix plus attractifs que sur les fonds de Private Equity Mid-caps. Selon l’Argos Index Mid-market, la moyenne des valorisation des transactions privées s’élève à 10 fois EV/EBITDA. L’application d’un tel multiple donnerait une prime théorique d’OPA allant jusqu’à 100% sur certaines valeurs détenues dans les fonds SMID de Moneta AM, s’achetant deux fois moins chère sur les marchés cotés.
Moneta AM continue d'innover ses produits en 2024 en offrant un point d'entrée attrayant sur les SMID caps, ainsi qu'une transparence et une visibilité améliorées par rapport aux fonds de Private Equity. La valorisation des fonds millésimés SMID caps chez Moneta est réalisée de manière objective en se basant sur les cours cotés. Grâce à une période de lock-up de 5 ans, l'équipe de gestion de Moneta peut explorer des valeurs cotées parfois illiquides et contrariantes, sans être soumise aux flux d'entrées et de sorties des investisseurs. Cette approche offre la flexibilité nécessaire pour tirer parti des opportunités liées aux OPA ou aux retournements d'entreprises, tout en adoptant une perspective à long terme.