BNP Paribas a annoncé des augmentations salariales modestes pour l'année 2024, ce qui a suscité le refus de signature des deux syndicats représentatifs, le SNB et la CFDT. Cette décision fait suite à des négociations tendues et à une suspension du dialogue social, ce qui a poussé la direction de la banque à proposer des augmentations collectives en deçà de celles de l'année précédente.
En 2024, BNP Paribas prévoit d'augmenter les salaires bruts annuels inférieurs à 60 000 euros de 700 euros et ceux dépassant ce seuil de 800 euros. Ces augmentations sont en deçà de ce qui avait été convenu lors de la négociation annuelle obligatoire (NAO) en 2023, qui avait abouti à une augmentation générale de 3 % pour les salaires compris entre 40 000 et 60 000 euros, et même jusqu'à 5,9 % pour les salaires inférieurs.
La banque prévoit également de verser une prime de partage de la valeur de 1 000 euros en décembre 2024 pour les salariés dont les salaires annuels sont inférieurs à trois Smic, conformément à un dispositif gouvernemental mis en place en 2022. Cette prime est exonérée de charges fiscales et sociales. Dans un souci d'équité, une prime du même montant sera versée aux salariés dont la rémunération brute annuelle dépasse trois Smic, bien que cette prime ne bénéficie pas des avantages fiscaux.
En outre, BNP Paribas a revu à la hausse l'enveloppe destinée aux augmentations individuelles, la portant à 1,6 % de la masse salariale, comparée à 1,5 % précédemment. Cependant, la CFDT estime que cette augmentation demeure insuffisante et réclame un retour aux niveaux précédents avant une amende importante infligée à BNP Paribas par les États-Unis en 2014.
La direction de la banque française a justifié ces mesures salariales pour 2024 en invoquant les incertitudes macroéconomiques ainsi que la taxation à laquelle elle doit faire face en Belgique. Malgré l'appel à la grève des syndicats en faveur du pouvoir d'achat en octobre, ces derniers ont maintenu leur refus de signer l'accord, affirmant que le niveau d'inflation reste élevé en 2023 et qu'ils espéraient des augmentations plus substantielles.
Même en l'absence d'accord formel lors de la NAO pour 2024, la banque française prévoit de mettre en place des mesures salariales collectives, une prime exceptionnelle versée dès décembre, et une augmentation générale des salaires pour près de 95 % de ses collaborateurs.
BNP Paribas SA compte environ 42 000 salariés dans la banque de détail et les fonctions de support. Les négociations annuelles dans les banques françaises semblent se diriger vers des augmentations plus modérées en 2024, à l'image de ce qui s'est passé à la Société Générale l'année précédente, qui avait accordé sa deuxième augmentation collective en dix ans.