D’après le rapport d’avril 2025 de Swiss Life Asset Managers
Dans son rapport conjoncturel d’avril 2025, Swiss Life Asset Managers propose une analyse nuancée de l’économie mondiale. Si certaines régions amorcent une phase de stabilisation, d’autres continuent d’évoluer dans un environnement marqué par les incertitudes monétaires, budgétaires et géopolitiques. L’année 2025 s’annonce comme une période de transition, où les décisions politiques et les inflexions monétaires joueront un rôle déterminant.
Source : Consensus Economics Inc., Londres, 13 mars 2025
États-Unis : ralentissement de la demande intérieure, prudence de la Réserve fédérale
La révision à la baisse des prévisions de croissance américaine reflète une dynamique moins favorable, en particulier du côté de la consommation privée. Bien que le marché du travail reste résilient, les effets différés du resserrement monétaire se font sentir. Le débat autour d’un potentiel "accord de Mar-a-Lago", évoquant une possible dévaluation coordonnée du dollar dans un contexte électoral sensible, ajoute une couche d’incertitude aux perspectives économiques et commerciales.
Zone euro : stagnation prolongée mais signaux de détente monétaire
Après deux années marquées par une quasi-stagnation, l’économie de la zone euro présente un écart de production significatif. Cette situation pourrait justifier une accélération du cycle d’assouplissement monétaire. La Banque centrale européenne, confrontée à un climat politique incertain, pourrait être amenée à aller plus loin que prévu dans la baisse de ses taux directeurs, avec un taux terminal désormais anticipé autour de 1,5 à 1,75 % d’ici juillet 2025.
Chine : croissance sous tension et relance peu convaincante
L’objectif officiel de croissance de 5 % paraît difficilement atteignable, en l’absence de mesures de relance suffisamment fortes et ciblées. Le gouvernement chinois a bien annoncé de nouveaux soutiens fiscaux, mais leur mise en œuvre reste floue. La confiance des investisseurs reste fragile, et l'économie chinoise peine à retrouver son rôle de catalyseur de la croissance mondiale.
Europe : hausse structurelle des dépenses militaires et arbitrages budgétaires
La trajectoire budgétaire des pays européens est impactée par la montée en puissance des dépenses de défense, largement accélérées depuis l’invasion de l’Ukraine. En 2024, l’objectif de 2 % du PIB défini par l’OTAN a été atteint pour la première fois, et cette tendance devrait se poursuivre. Reste à savoir comment ces dépenses seront financées, dans un cadre contraint par les règles budgétaires européennes. Un assouplissement de ces normes pourrait être nécessaire pour répondre à ces nouveaux impératifs stratégiques.
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