Dans le tumulte de notre époque, l'esprit olympique, tel notre système économique contemporain, se trouve à la croisée des chemins, cherchant désespérément son identité. La mondialisation du matérialisme a semé la désunion, sapant les liens humains et notre rapport à nous-mêmes ainsi qu'à notre environnement. L'individualisme règne en maître, porté aux nues par les délices de la société de consommation, l'obsession de la propriété, et la dépendance à l'endettement. L'idée de croissance infinie dans un monde fini a été une illusion, obtenue au prix d'une dette financière et écologique abyssale.
Le maintien de taux d'intérêt bas et la globalisation ont permis aux entreprises d'optimiser leurs performances, alimentant l'illusion d'une croissance sans fin. Mais cette quête effrénée de croissance mène notre système économique au bord de la rupture, menaçant ainsi notre existence même et celle de notre planète.
Dans le domaine du sport de haut niveau, cette même obsession de la performance à tout prix se manifeste. Les athlètes sont soumis à une pression toujours plus grande, alimentée par des investissements financiers démesurés.
Pourtant, l'esprit olympique, célébré lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux à Paris le 26 juillet prochain, prône la gratitude, l'humilité et le travail d'équipe. Dans cet esprit, la triche et l'individualisme n'ont pas leur place. Mais la réalité est bien souvent loin de cet idéal.
Si nous appliquions les valeurs de l'olympisme à notre système économique, nous pourrions envisager le ralentissement de la croissance mondiale comme une opportunité. Une croissance plus modeste, mais plus durable, reposant sur des bases solides, loin des artifices financiers et de l'exploitation abusive des ressources.
Ainsi, la préservation de l'idéal olympique, tout comme celle de notre modèle économique, nécessite une réconciliation individuelle, un retour à l'équilibre et à l'harmonie avec notre environnement, plutôt que la quête effrénée de richesse et de confort dans un monde fragmenté.
Il est urgent de renouer avec le vivant, car c'est là, nous en sommes convaincus, que réside notre seul espoir de préserver notre avenir.
Découvrez les réflexions de Thomas Friedberger, Directeur général adjoint et Co-CIO de Tikehau Capital dans sa “CIO Letter” d'Avril.