Économie, finance, géopolitique, climat, jamais sans doute l’économiste américain Hyman Minsky n’aura été autant cité que ces dernières semaines. Le père du “Moment Minsky”, celui où les excès de confiance et d’optimisme passés se renversent soudainement, a servi de point de référence à bon nombre de réflexions estivales, sur fond de pessimisme croissant quant à la marche de la planète.
Il faut dire que, d’Est en Ouest, de réelles inquiétudes nourrissent en cette rentrée 2023, le sentiment d’arriver, dans denombreux domaines, à un point de bascule.
• Chine
Crise immobilière sans fin, investissements du secteur privé en berne, confiance introuvable des ménages, raideur politique, la Chine vient au premier rang des préoccupations.
Elle qui devait retrouver son rôle de locomotive de l’économie mondiale après la fin du Zero-CoVid en décembre dernier, en est réduite à décider de ne plus publier désormais les statistiques de chômage des jeunes urbains tellement les derniers chiffres –au-delà de 20%– sont décevants et potentiellement socialement déstabilisants.
Si certains parlent de « japonification » de la Chine, en référence à la longue crise déflationniste qui a affecté l’archipel entre 1990 et 2020 suite à l’implosion de la bulle immobilière, c’est le déficit de confiance des ménages et des entreprises privées qui inquiète le plus. Depuis la réouverture de l’économie, les investissements –hors entreprises d’état– stagnent, et le tauxd’épargne des ménages ne cesse de monter, affectant lourdement le secteur des services et la consommation intérieure en général.